2.12.2024
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Le petit commerce des déchets d’antan
Le dévaloir, terme suisse désignant, entre autres, un conduit destiné à l’évacuation d’ordures ménagères. Courant des années 60-70, le principe de ces gouffres avaleurs de détritus, disponibles à chaque étage, est adopté dans les chalets de luxe. Aux concierges ou aux personnels de service de vider ensuite en sous-sol ces conteneurs métalliques. Une sale besogne puisqu’avant incinération, les guérilleros de la propreté devaient trier cet écœurant méli-mélo, en transvaser les contenus dans des sacs à déposer dans les petits chalets-dépôts d’ordures. Voilà pour l’envers du décor. Le bon côté de cette collecte de rebus : un gain potentiel. En ramenant nombre de cadavres de bouteilles vides, alors consignées à 50 centimes pièce au magasin, certains parvenaient à arrondir leurs fins de mois. Un concierge a même confessé que ce petit commerce – estimé à la louche à près de 3000 flacons l’an – lui permettait de se payer des vacances ! Et ce jusqu’au moment où ces dévaloirs, jugés dangereux car à l’origine d’incendies, furent murés dans l’oubli.